Studio Maki Maki
Directeurs artistiques : Cyril Milliez & Agnès Chaillot
Les tableaux sont l’expression de la vision de leurs créateurs, une fenêtre sur le temps, sur un espace donné, d’une société, d’un contexte. Mais que se passerait-il si cette vision, cette fenêtre s’agrandissait grâce à l’intelligence artificielle ?
En empruntant les tableaux les plus connus dans le monde, nous avons tenté de nous questionner et d’étendre notre regard sur l’utilisation de cette nouvelle génération d’outils intelligents et à la façon dont elle influence notre perception de la créativité.
- Quel regard ces artistes auraient-ils porté sur leur utilisation ?
- Quelles sont les limites éthiques que nous devons adopter pour pallier les dérives liées à la propriété et aux droits d’auteurs ?
- Le style ou le processus de création peut-il être, ou rester la propriété d’un artiste ?
Sous couvert de modernisme et d’automatisation de la société, les technologies se succèdent, surpassant en permanence la précédente, mais jusqu’où ?
Le processus de création est, par nature, le fruit d’une réflexion intense, le résultat réfléchi d’un effort… le simple fait de pouvoir générer des visuels en une fraction de seconde doit nous interroger sur la valeur intrinsèque de ce cheminement de pensée…
Mais au-delà de la performance technique, n’est-il pas difficile d’apprendre aux générations futures à créer par eux-mêmes quand il leur suffit de cliquer sur un bouton pour les entendre dire qu’ils peuvent peindre comme Léonard de Vinci ?
Quel sera alors, dans le futur, la valeur de l’effort humain et de la pensée réfléchie dans le processus créatif ?
Toute proportion gardée, les possibilités fascinantes qui s’ouvrent à nous paraissent infinies et prometteuses d’un point de vue créatif. Pour beaucoup, nous utilisons déjà ces fonctionnalités depuis de nombreuses années… et la création de chatbots personnalisés, d’instructions personnalisées, de modèles augmentés uniques, d’API, de vision, et les futures marketplaces nous ouvrent, là aussi, de nouveaux horizons à explorer.
Aussi excitantes qu’inquiétantes pour certains, ces nouvelles perspectives nous obligent, en tant que créateurs de contenu, à continuer d’évoluer, à nous remettre en question et à adapter nos processus de conception et de réalisation en conséquence face à une forme de normalisation à mesure que l’IA devient de plus en plus intégrée dans le processus créatif.
L’évolution exponentielle des possibilités, et leur adoption rapide, pour ne pas dire vertigineuse, doit aussi nous questionner moralement et juridiquement sur ce que doit être l’avenir de l’automatisation de ces technologies afin de mieux définir les nouveaux usages, le sens ainsi que la place que prendra l’intelligence artificielle au sein de la société de demain.